La Bart Consulting à Casa

Je ne ferai que peu de commentaires, les images parlent d'elles-même.

Suite à plusieurs heures de pluie torrentielle nous nous sommes réveillés hier matin les pieds dans l'eau dans notre chambre, notre terrasse n'ayant pas réussi à absorber.  Ecoper au seau à 6h, ça fait bizarre !

Tout le monde va bien et nous n'avons pas de gros dégâts, c'est l'essentiel ! Mais nous avons la chance d'avoir un toit digne de ce nom, ce qui n'est pas le cas de tous, ici. Et pour certains, c'est catastrophique.

De lourdes pertes sont à déplorer. Un bus transportant du personnel de l'usine Leoni de Bouznika a été tragiquement emporté par un oued en crue. Bilan 29 morts.

La pluie s'est enfin arrêtée hier soir, nous avons encore quelques gouttes ce matin mais les écoles bien qu'encore perturbées ont rouvert jusqu'à nouvel ordre.

Nous essayons de faire sècher tout ce qui a pu servir à éponger (torchons, serpillères et même serviettes de plage = sacrée reconversion) et guettons le ciel dès que l'horizon s'assombrit.

Les enfants sont en vacances de Toussaint.

Elles sont les bienvenues car mine de rien, se lever à 6h15 le matin, à la longue ça fatigue ! Nous avons maintenant compris pourquoi les cours démarrent avant 8h : c'est pour éviter le trop plein de circulation du début de journée.

Mes collégiens trouvent aussi que le niveau scolaire est plus élevé qu'à Beaune et par conséquent le travail à fournir plus important. Pour Line, c'est l'apprentissage de la lecture mais je suis contente parce qu'elle a bien pigé le principe d'association des lettres et donc, elle ne lit pas par coeur et essaie plutôt de déchiffrer (tout et n'importe quoi : panneaux, étiquettes, factures...)

Alors me direz vous, que faisons nous pendant les vacances ? Chanceux que nous sommes, nous pouvons encore profiter de la piscine en début d'après-midi. Après, le frais tombe vite avec les jours qui racourcissent. Cela ne déplait pas à Rémi qui n'a pas pu se baigner la première quinzaine de Septembre à cause de son genou. Il se rattrape... Plus de peur que de mal, c'est maintenant du passé et sa cicatrice est belle. Parfois les enfants se dédoublent ( quand nous invitons des copains !)

Nous fêtons l'anniversaire de Bruno. (Au passage, bon anniversaire Erik pour dans 2 jours)

Nous finissons aussi de décorer les chambres, ajoutons quelques plantes et commençons à penser à Noël... C'est d'ailleurs bizarre, me confiait Eva, de voir Noël approcher et qu'il fasse encore chaud. Oui, c'est vrai et on n'a pas, non plus, les arbres qui jaunissent pour nous préparer à l'idée.

Nous guettons l'arrivée de Arthur et les Minimoys (3) qu'on nous promet depuis 2 semaines...

Pendant ce temps là, maman en profite pour régler sa facture de téléphone. Tu commences par faire plusieurs agences avant de tomber sur une agence de paiement (qui ne fait que le paiement !! ). Tu arrives avant l'ouverture. Sur le trottoir, un gentil monsieur a pris l'initiative de préparer des petits papiers avec des numéros manuscrits et tu les échange, en entrant, contre un numéro définitif sensé définir l'ordre de passage. J'étais 16è dans la file. Si tu as des questions ou réclamations, il faut s'adresser à une agence commerciale et rebelote... Je n'ai jamais autant mis en pratique la zen attitude. Finalement faire le lézard au soleil, ce n'est pas si désagréable et je pense que c'est pour cette raison qu'il n'y a pas plus de mécontentement. La solution aux grèves en France, c'est peut-être d' acheter le soleil ???

Tout ne peut pas toujours être rose : certes le climat, la plage, le dépaysement, les vacances en quelque sorte, ça a un petit côté sympa...

  Mais le quotidien, c'est aussi pêle-mêle :

• la présence régulière de cafards : nous en avions pas mal au début parce que les appareils ménagers ayant été débranchés et la maison laissée vide quelques jours, ils remontaient des canalisations ( ces gentilles bébettes aiment l'eau et la chaleur ! ) Heureusement, nous n'avions que des gros qui ont une durée de vie courte et donc ne se repeuplent pas. C'est maintenant nettement moins fréquent. Nous n'avons même pas été obligés de faire venir une société spécialisée = petits joueurs ! On pourrait parler aussi longuement des chats et chiens errants...   

•   un transit digestif quelque peu perturbé (encore appelé tourista ). C'est Bruno qui a été le plus touché (J'entends des rires Insaliens !) mais la trousse de secours n'était pas loin... Côté santé, je peux vous dire que si la dengue ou le chikoungounya existaient au Maroc, je les aurais attrapées : je suis en effet dévorée par les moustiques.  
• et j'ai même testé le médecin généraliste du quartier (rien de grave, juste besoin d'un certificat d'aptitude à la pratique du sport pour Rémi). C'est propre et la médecin a l'air compétent : je suis juste un peu étonnée qu'en aparté, elle te dise savoir faire les injections de Botox ou maitriser la mésothérapie. Il parait que c'est une pratique courante au Maroc.
• des démarches, des démarches et encore des démarches : Nous avons été refoulés par le consulat de France parce que nous n'avions pas rendez-vous pour notre inscription au "registre des Français établis hors de France" (excusez du peu). Il n'était écrit nulle part sur le site internet qu'il le fallait : peut-être aurions nous dû le deviner ? C'est plus simple pour nos papiers marocains, paradoxalement. J'ai enfin une existence pour la banque : je peux donc signer des chèques sur le compte de mon mari et avoir une carte de paiement. Ouah !    
• j'ai aussi payé, la semaine dernière, la facture d'eau et d'électricité : pas de prélèvement automatique ou de tip à renvoyer ( comment dois-je faire alors? = panique ). En fait, une première personne vient déposer la facture dans la boîte aux lettres en indiquant la date de passage de l'encaisseur. Puis l'encaisseur, quelques jours plus tard, passe avec sa petite mallette : tu peux régler en chèque ou en espèces et il t'édite un reçu. Et ben là voilà la solution pour maintenir l'emploi...      

  Au 1er Septembre, nous aurions dû disposer du premier salaire de Bruno (histoire de pouvoir vivre un peu !). Mais quelle ne fut pas notre surprise en voyant que ce n'était pas le cas. Nous avions bien un compte en banque en dirhams mais il restait désespérément vide ! On nous a soutenu que le virement de l'entreprise avait bien été initié mais qu'il s'était probablement perdu (Au final on saura que ce sont les RH qui ont fauté).

Dans ces conditions, impossible de régler les droits d'inscription des enfants à l'école. Le 2 Septembre, nous nous sommes tout de même présentés au collège pour Rémi et Eva et à l'école pour Line (la commission d'affectation nous ayant averti l'avant-veille qu'elle était acceptée dans notre quartier : ouf !)

  En France, les rentrées se passent relativement vite : un quart d'heure histoire d' accompagner l'enfant. Pas ici ! Tout le monde est sur son 31 : petite robe ou chemisette, beaucoup de pères sont présents : intégrer l'école française est signe de réussite...Les livres scolaires n'étant pas gratuits, chacun vient avec sa pile bien étiquetée (je n'en avais pas, bien entendu, puisque je ne savais pas dans quelle école serait affectée Line et que chacune a sa méthode de lecture différente !). Et je n'avais pas réglé les droits d'inscription : font tout pour se faire remarquer, la bart family ! Cela m'a valu une petite convocation chez la directrice qui me laissait la matinée pour trouver une solution. Le collège a été plus compréhensif, Bruno a pu assister aux réunions.

L'après-midi, je me suis fait refoulée. Pas grave, Line fera sa vraie rentrée le Lundi 06 Septembre... C'est quand même pas terrible pour l'intégration surtout quand on débarque !

Line est à 10 minutes à pied de l'école. Nous faisons le trajet 4 fois par jour (moi 8). Il n' y a pas de cantine à ma connaissance. Nous avons trouvé un chemin pas désagréable pour y aller et pas trop passant !

  Clichés pris sur notre chemin : le coin de la mosquée de quartier, une rue très fleurie avec de splendides maisons, des trottoirs proprets, l'école américaine puis après une centaine de mètres, nous sommes arrivées.

L'école est surveillée : non pas que les abords soient dangereux mais c' est pour éviter des intrusions (un jour, on y viendra peut-être aussi en France !). Par contre, c'est un vrai capharnaum : des voitures garées n'importe comment en double, voire triple file...

  Le collège par contre est à l'autre bout de la ville : les grands prennent le transport scolaire. Il est facilement reconnaissable : des bus orange avec des bandes blanches (comme vous en voyez sur les photos mais ceux là sont beaux : en fait, ça va du camion transformé en bus au bus top moderne, en passant par le très vieux Saviem roulant toutes portes ouvertes = pratique comme clim ). Chaque école a en charge d'organiser le transport de ses élèves. Le premier jour, on s'est regardé avec Bruno : on s'est dit : "on parachute les enfants dans un bus sans qu'ils ne  connaissent la ville, avec un chauffeur qui ne comprend pas bien le français, avec une circulation terrible. Comment va t'on les récupérer ce soir ?" Et ben, nickel. Les enfants s'adaptent très vite à tout. Bon, il y aura surement des retards...

La première semaine de cours n' a pas été très intense : reprise effective des cours le 6 Septembre, grève le 7 (y parait qu' y a une réforme des retraites en cours en France ) et un week-end prolongé à partir du 9 pour cause de fin du ramadan.

  L'aventure a démarré le 21 Juin, jour où nous avons accepté la proposition de mutation de Bruno à Casablanca au Maroc. A partir de là, tout s'est terriblement accéléré : préparer les enfants à l'idée de quitter leurs habitudes et leurs copains, accomplir les démarches administratives de départ (écoles, administrations, banques, assurances... au mois de Juillet /Août qui plus est !), vendre les voitures, réaliser les bilans de santé avant de partir... Bref, un boulot à plein temps !

Nous avons tout de même réussi à prendre quelques jours de congés.

  Puis, le 16 août, les déménageurs sont arrivés pour tout empaqueter. Le premier problème consistait à séparer ce qu'on laissait dans la maison pour les vacances de ce qu'on voulait emmener. Et un déménageur en action ne se pose pas tant de question : il voit un truc, il emballe. Au final, quelques objets ont eu la chance d'être du voyage alors qu'ils n'étaient pas prévus surtout dans les chambres des enfants.

  Le 17, le container est parti (snif!). Nous avions avisé le maire car un container au centre de notre village de 700 âmes, ce n'est pas si fréquent.

Et là, changement de programme : à cause de la grève des dockers du port de Marseille, qui devait être la destination initiale pour le départ, le transporteur nous annonce que tout compte fait le container partira du Havre et le 31/08 au lieu du 22. Première inquiétude : notre installation avant la rentrée scolaire semblait fort compromise... Tant pis, on vivra plus longtemps à l' hôtel en attendant !!!!!

Après plusieurs coups de fils à la société de déménagement, on apprend que ce sera bien un départ du Havre, mais le départ sera le 19 pour une arrivée à Casa le 23. Ouf !

Dès le 17 au soir, le camion était au Havre. Les formalités de douane étaient bouclées et le container chargé sur le bateau le 18. Merci notre transitaire !

  Les jours suivants ont été l'occasion de contacter et/ou rencontrer une dernière fois la famille et les amis dans une ambiance parfois camping mais très sympa cependant.

 Bruno est parti le lundi 23 pour sa semaine de dur labeur : premier lacher en solo au "R&D center Morocco". Moi et les enfants ne partiront que le vendredi juste pour arriver le WE.

   Et là encore,cette semaine a été le théâtre d'innombrables  démarches mais d'arrivée cette fois-ci : je vous passe les "détails" (récépissé de carte de séjour à aller chercher, ouverture du compte en banque, etc...)

  L' information importante à été que le container était bien arrivé.

  Le 25, Bruno est d'ailleurs allé le dédouaner : quelques heures seulement à notre grande surprise ! Merci notre transitaire ! (Encore ! ) Car rassurez-vous, pendant tout ce temps d'autres moins chanceux n'avaient pas bougé d'un centimètre.

  Le jeudi, veille du départ, tout aurait dû être calme, mais voilà avec des zouzous comme les nôtres, cela m' a valu un petit détour par la case urgences de l'hôpital. Une petite dernière fois histoire de pimenter un peu les choses. Rémi, encore lui, s'est ouvert le genou en faisant l'imbécile à la piscine. Super !  Passage en cata à la maison pour récupérer la carte vitale que j'avais mis sous enveloppe pour la retourner à la sécu. Bien m'avait pris de la garder sous le coude jusqu'au dernier moment.

 Et enfin le vendredi 27 Août, nous sommes partis prendre l'avion avec toutes les valises et mon Rémi qui boitait. Merci au passage à Jean-Marc, mon frère, qui, bon prince, m' a prise en charge (ainsi que le 807) et m' a accompagnée jusqu'à Saint-Ex. Ouf, j'ai respiré : nous y étions !